Histoire
La première attestation documentaire du comté de Vrancea se trouve dans une lettre en latin du 2 juillet 1431 (document découvert par l’historien Constantin C. Giurescu), dans laquelle le voïvode de Transylvanie, Ladislau Apor, annonce le comte de Braşov qu’Alexandre le Bon concentre ses troupes vers la rivière Putna – versus Puttnam. Le voïvode Apor a appris la nouvelle de plusieurs habitants de Transylvanie qui « sont venus sur la route de Vrancea » (« per viam Varancha »).
Les historiens et les chercheurs estiment que ce mot fait partie du patrimoine lexical traco-dace, VRAN signifiant forêt / montagne. Cela explique peut-être pourquoi, dans les écrits de l’époque, Vrancea s’appelait également « La terre avec des forêts riches » ou « La terre noire ».
Vrancea peut être considéré comme le berceau du poème le plus expressif de l’ethnogenèse roumaine, « Miorita ». L’une des centaines de variantes de la ballade « Miorita » trouvé dans la création populaire de Vrancea, a été choisi pour la première fois par Alecu Russo a Soveja, en 1846, qu’il l’a envoyé à Vasile Alecsandri pour la publier dans sa collection « Poèmes populaires ».
Vrancea est une terre avec une histoire riche. Deux tiers du comté actuel Vrancea sont représentés par la vieille terre de Putna (comté plus tard) avec le noyau dans le pays archaïque de Vrancea, auxquels a été ajouté en 1968, une partie de l’ancien comté Ramnicu Sarat. Vrancea historique, situé dans le nord-ouest du comté, existait comme état paysan autonome, possédant en commun un corps de terre avant la fondation de la Roumanie et de Moldavie. Putna est officiellement entré dans les frontières de la Moldavie, avec l’autonomie mentionnée, à 10 Mars, 1482, quand Etienne le Grand a établi la frontière avec la Valachie sur la rivière Milcov en lui ajoutant ensuite trois régions: Vrancea historique, la région de l’Est (Olteni ) et le Pays d’Adjud.
Le 24 Avril, 1574 à Jiliste près Focșani, Jean le Terrible (1572-1574) a remporté une brillante victoire contre les armées turques. L’histoire enregistre aussi dans ces lieux des événements mémorables: en 1600, Michel le Brave traversait le pays de Putna et Focsani, dans son chemin de réaliser le rêve de l’union dans un seul État de la Valachie, la Moldavie et la Transylvanie.
Entre 1714 et 1734, les habitants de Vrancea se sont battus contre l’invasion des Hongrois dans les montagnes que le Voïvode leur a donné, et dans les deux premières décennies du XIXe siècle se sont battus pour surmonter les « boyards », le prince Constantin Ypsilanti offrant le pays de Vrancea au trésorier Iordache Russet Roznovanu. Parmi les événements importants passés dans le comté de Vrancea on peut noter les batailles de Martinesti et Focșani pendant la guerre russo-turque de 1789.
Après avoir retiré le monopole turc sur le commerce extérieur de la Valachie et après l’activation du port de Galati, vers lequel on dirigeait les produits agricoles et de manufacture de la région, celle-ci connait une reprise économique.
À l’époque contemporaine, la ville de Focșani devient le symbole de la liberté et de la dignité de la Roumanie, de l’union entre la Moldavie et la Valachie du 24 janvier 1859, qui a mis les bases de l’État Roumain moderne. Focşani était le centre des premières institutions du nouvel État roumain unifié: la Commission centrale et la Cour d’appel. Un autre monument historique est la Maison mémorielle du vieux Ion Roata, un paysan élu au Conseil ad-hoc, directement impliqué dans l’Union des Principautés Roumaines.
Il convient également de noter l’unité de volonté et d’action de tous les habitants impliqués dans la guerre d’indépendance des années 1877-1878.
La Première Guerre Mondiale est enregistrée dans l’histoire de Vrancea avec des lettres d’or. C’est ici que se déroulent les batailles héroïques de l’été 1917, qui ont abouti à la grande bataille de Marasesti, de Zboina Neagră dans la vallée de Siret, à Doaga, à Muncelu, à Cireşoaia, à Străonu, à Panciu et à Străjescu. Pendant la Première Guerre Mondiale, en juillet-août 1917, l’Europe remporta les premières victoires sur l’Allemagne sur les champs de bataille de Marasti et de Marasesti, ici en Vrancea. Ces victoires ont mené à l’achèvement de l’Etat national unitaire Roumain le 1er décembre 1918.
Vrancea est le lieu des plus grands mémoriaux et mausolées érigés en l’honneur des héros de la Première Guerre Mondiale: Marasti, Marasesti, Soveja et Focșani. En signe de reconnaissance des sacrifices consentis par la ville de Marasesti en août 1917, le Gouvernement Français lui accorda deux années plus tard la Croix de guerre de la France.
Après la Grande Union, avec l’effervescence de la vie culturelle roumaine, déterminée par le nouveau stade de développement socio-économique que la Grande Roumanie traversait, Vrancea, grâce aux hommes de culture et de science affirmées au niveau national et européen, grâce aux établissements d’enseignement et d’art, se remarqua comme l’un des centres importants de la spiritualité roumaine.
Suivant l’évolution naturelle de la société humaine au cours de la seconde moitié du XXe siècle, grâce au développement économique, à l’extension de l’urbanisation dans ses principales localités, à la taille et à la variété du phénomène culturel, le comté de Vrancea a acquis les caractéristiques d’un espace roumain moderne, ou l’ancien, le présent et le passé forment un ensemble harmonieux et expressif.